Partie 4 : Demain dès l’aube…
Je crois qu’il est temps pour moi de clore ce chapitre ici. L’enterrement de ma mère a eu lieu mercredi 30 Juin. Nous sommes le 3 juillet et je n’ai fait que dormir depuis. J’ai craqué la veille de l’enterrement, la personne parfaite m’a cherché et m’a trouvé, je regrette juste que des proches aient été mêlés à ça.
Ma mère avait en fait 2 tumeurs cérébrales, mais celle qui posait le plus de problèmes était celle de devant (fronto-temporale). Le neurochirurgien craignait deux choses : que l’état de santé général de ma mère (insuffisance cardiaque, rénale) pose problème. Et en effet 5 minutes avant la fin de l’opération la tension de mère a chuté. Ils ont réussi à la récupérer et 2 médicaments faisaient battre son cœur. Elle était tellement sédatée qu’ils ont appelé cela un comas artificiel. Ayant manqué d’oxygène on ne savait pas dans quel état elle serait à son réveil.
Son cœur commençait à aller mieux, mais deux jours après l’opération, donc dimanche 20 juin, ma mère a fait une hémorragie cérébrale. Si on la réveillait, les médecins nous ont dit qu’au mieux, son état serait pire qu’avant l’opération. Au moins, paralysée d’un côté, mais tellement plus encore. Elle n’arrivait déjà quasiment plus à s’exprimer.
Ma mère redoutait cette situation depuis de longues années. et faisait partie d’une association d’Aide Pour Mourir Dans La Dignité . Il s’agit en fait de ne pas demander déjà d’acharnement thérapeutique et le refus de se retrouver dans un état de totale dépendance. Je ne sais pas ou plus exactement pourquoi cela la travaillait autant, mais je la comprenait complètement et quand elle m’a demandé d’être sa personne de confiance, la personne qui avertirait les médecins de ses volontés, je n’ai pas hésité, j’ai accepté. La décision, donner le papier, est très dure, mais j’avais déjà honte de laisser ma mère ainsi brancher à pleins de tuyaux, alors que je savais pertinemment qu’elle ne voulait pas de ça. Je ne vous demande pas votre avis sur la question, s’il fallait ou non le faire. C’était le choix de ma mère.
J’ai profité de chaque instant avec ma mère. Même la veille de son entrée à l’hôpital, on a réussi à rire et pour moi c’est un cadeau immense. Bon par contre le soir, quand elle a réalisé qu’il fallait se préparer pour partir le lendemain matin elle s’est enfermée sous la douche. Ne pensez jamais qu’une personne qui ne peut plus s’exprimer ne ressent rien. J’ignore si elle était dépressive à ce moment là car parfois elle oubliait même l’opération ou ses tumeurs. Mais sur le coup, elle ressentait les choses.
Ah totalement hors sujet, comme ferait ma mère, je me rappelle avoir voulu essayer des faux cils pour l’enterrement dont je parlerai dans le blog. J’ai perdu quelques kilos et une bague que ma mère m’avait offerte, une améthyste, a glissé de mon doigt… Je garde l’espoir qu’elle soit tombée dans l’appartement. Ce n’est pas du tout la valeur pécunière; avec la chance qu’elle pouvait avoir parfois, elle l’a eu quasiment gratuite, mais c’était un de ses cadeaux… Et cela compte tellement!
J’ai failli faire un ou plusieurs malaises en rentrant de l’enterrement. Je ne me rappelle plus en fait, je sais que des amies qui sont des voisines dont ma voisine de pallier, Danielle, est restée une fois arrivée, j’ignore combien de temps. Il doit y avoir une sorte de connexion entre elles car elles m’appelles ou envoient des sms en même temps. Après j’ai dormi jusqu’à aujourd’hui samedi, depuis environ 6 heures.
J’ai le cœur lourd car ma mère, ma meilleure amie, m’a quittée. Elle est toujours dans mes contacts favoris sur mon téléphone même si la ligne a été coupée… Je lui ai dit merde bien sûr, mais je lui ai plus souvent dit merci. Merci d’être ma mère, car tu le restes. Merci de m’avoir encouragé à faire ce blog. Tu seras toujours vivante par la pensée. Bon je vais devoir faire quelques modifications comme mon téléphone… mais j’ai le temps!

J’ai envie de la voir sourire voir rire devant Huguette et Raymond de Scènes de Ménages, qu’elle me parle de son père et de ses gaffes. Quelle me dise qu’elle sait que je suis la seule personne sur qui elle peut compter s’il lui arrive quelque chose, qu’elle me sourit quand elle s’est fait opérer de l’hallux valgus, et me dise qu’elle est contente de me voir. Qu’elle vienne me faire un bisous, un câlin, pense que je lui fais la tête s’il est 00h03 et que je ne lui ai pas encore fêter son anniversaire.
Je t’aimais , je t’aime et je t’aimerai maman.

Ma mère ne connaissait qu’une chanson (enfin le refrain), je rappelle qu’elle ne faisait que lire 😉
Alors la voici :
En ce qui me concerne, j’ai besoin de changements. Je vais quitter Paris dès que possible. Bien sûr il y a encore des personnes que j’aime infiniment ici, dont ma tante, mon oncle, et mes cousins. Mais j’ai besoin de changements et je viendrai les voir bien sûr.
Merci à tous. Merci à ceux présents à l’enterrement.
To The Moon And Back.